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Date de création : 31.07.2009
Dernière mise à jour : 19.12.2022
32 articles


L’Algérie, c’est ma plaie ouverte.

Publié le 29/04/2011 à 21:24 par badiacaricaturesafn Tags : algerie sainteugène maupas kémia pulson carico oran chez monde mer france belle histoire film pensée voyages maroc
L’Algérie, c’est ma plaie ouverte.

Le carico à roulements

 

On est de son enfance comme on est d'un pays (St-Exupéry)

C’est vrai, nous sommes toujours du pays de notre enfance.  

L’Algérie, c’est ma plaie ouverte.

Pour me soigner! mes voyages sur la terre natale.
Mes remèdes! mes rencontres chaleureuses, amicales comme avant; Avant la blessure qui ne se cicatrise pas.
Pour moins souffrir! ma pensée, ma lucidité, mes analyses.

On n’a pas su partager. On n‘a pas pu. En avions-nous  le pouvoir en bas ? nous le petit Peuple.  Le pays est si grand, si beau. Sa poussière me manque, comme ces sirènes de bateau amarrés aux quais. Ses chemins caillouteux bordés d‘oliviers ventrus n’existent plus. Il y a l’autoroute. Triste consolation, elle est gratuite. Nous sommes peu à comprendre, à nous comprendre. 

Se promener à Oran, dans les rues, maintenant, en juin 2009, et ne rien voir de ce qui est, pour ne se souvenir de ce qui fut. Tu vois, dis-je à Nadjib, mon jeune accompagnateur et ami, en arrivant près de l’hôpital civil, c’est là que je suis né. Il n’a pas entendu. Je n’ai pas prêté attention au trou béant près du trottoir, où stagnait une eau noirâtre, près de l’entrée.  C’est que, je n’ai pas l’intention de souffrir plus ici à Oran que là-bas en France. Lui non plus ne voit rien, mais pas pour la même raison. Il a l’habitude.

Les immeubles dégradés, rue d’Arzew, où sur quelques façades poussent un salpêtre hardi. En pleine ville, on a peint des slogans publicitaires sur un panneau, comme ici, mais à la main. Les voitures, nombreuses, le frôlent tout le temps, il finira par tomber, mais personne ne s’en occupe. Chacun est occupé à parler. On parle tout le temps, en marchant, en téléphonant, assis ou en buvant son thé. C’est la ville de la discussion permanente, du brouhaha chaleureux.  Mais que disent-ils?

Au boulevard front de mer, grandiose balcon ouvert à tous les rêves, n’en déplaise à Camus, se promènent des jeunes gens, seuls ou en groupes, ils rient parfois. Les jeunes filles voilées à moitiés, habillées de jeans ou bien en robes longues, c’est le contraste, croisent leurs regards. En passant tout près d’eux, elles baissent les yeux. La pudeur? la crainte? la tradition? c’est que le jugement est vite porté. Nous sommes en Méditerranée, et la distance entre l’orgueil et la fierté, l’arrogance ou la timidité est vite franchie.  Mais la jeunesse n’en a cure, c’est le printemps qui gagne.

Le soir tombe doucement, et mon regard se porte invariablement sur la montagne de Santa Cruz à l’Est. Elle m’attire. Tant d’espagnols l’ont gravie, des guerriers. Et puis ce Fort, quelle histoire? pour le protéger des attaques venant du Sud, el Señor Don Alvaredo, le gouverneur de l’époque, au XVIIIème siècle, fit creuser une tranchée. Véritable saignée qui s’harmonise maintenant avec elle, à tel point qu’on la croirait naturelle. Il en a fallu des hommes et des pics,et de l’eau. Mais, le résultat fut efficace. Le Fort fut sauvé. 

La sirène d’un bateau soviétique amarré au quai du Maroc, mugit gravement. Il quitte le port tiré par un remorqueur de la capitainerie. Aussitôt, une nuée de mouettes s’éparpillent autour, le cuistot doit sûrement jeter par-dessus bord, les restes des repas. Bientôt, il n’est plus qu’un point à l’horizon. On me l’a dit, il se rend à Novorossiisk, un port  sur la mer noire, c’est un long parcours. 

Le ciel est clair, c’est bientôt l’été, et les souvenirs affluent  en cascades, ceux d’avant....  C’est l’heure de la Kémia et des nouvelles sportives autour du comptoir chez Pulson, un café au coin de la rue Maupas, à Saint Eugène, quel quartier! Les hommes mangent debout, et parlent très fort, d’autres jouent aux cartes espagnoles, à la Briska. La salle est pleine comme d’habitude.

Nous sommes jeunes, mais tous travaillons déjà. Il faudra se préparer pour aller au cinéma ce soir. Se préparer, c’est se laver, cirer ses chaussures, se coiffer avec la brillantine Roja.  La chemise blanche, bien repassée est de rigueur. Les copains s’attendent pour discuter du film à voir, mais le choix est difficile. C’est que, les salles de spectacles sont nombreuses et les films attirants.

Finalement tout le monde tombe d’accord pour voir Daniel Gélin, mais surtout la belle Nicole Courcel, dans  «Le Rendez-vous de Juillet» de Jacques Becker, c’était en  1952, à l’Olympia de Saint-Eugène. 

58 ans sont passés.     Demain est un autre jour.

Commentaires (2)

JPR.C.REUQENA-GUALDE le 09/07/2011
MOI JPC.REQUENA-GUALDE ORANAIS DE NAISSANCE
J'AI PRÈFÈRÈ FAIRE MA VIE AU CANADA,JE N'AI PLUS DE LIEN COMME PAYS AVEC LA FRANCE.JE SUIS CANADIEN ET FIER DE L'ETRE,DE LE DÈFENDRE SANS CONDITION CONTRE QUI QUE SE SOIT.LE 12 NOVEMBRE 1969 AVANT DE ME DEMANDÈ MON PASSEPORT IL M'A DIT BIENVENUE.J'AI COMPRIS A CE MOMENT LA QUE DIEU ÈTAIT AVEC MOI ET AVEC MON DESTIN. MERCI CANADA DIEU TE BÈNISSE.
ABRAZOS


Maïa le 08/08/2017
Une belle écriture... et un gros soupir ! merci pour ces témoignages qui s'inscrivent dans le marbre du net !


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