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assus.antoin e@gmail.com
merci pour votre intérêt pour les oeuvres de solomon assus.
j'ai envoyé à de
Par AOUNALLAH IMAD, le 24.08.2017
a mr antoine assus.
de quelle ouevre parlez-vous? salomon assus a dessiné et publié des centaines de cp di
Par badiacaricaturesaf, le 24.08.2017
a mr
aounallah imad ,
bien reçu votre message. faites votre offre, merci. cordialement http://badiaca ric
Par badiacaricaturesaf, le 24.08.2017
serait il possible de disposer d'une photo de ces œuvres ?
antoine assus
assus.a ntoine@gmail.c om
Par Assus, le 24.08.2017
bonjour badiacaricatur esafn
merci pour votre intérêt et votre email. uniquement si on me fait une bonne off
Par AOUNALLAH IMAD, le 08.08.2017
· Kristel et Canastel des villages près d’ Oran
· Ma rencontre avec Albert Camus à Oran
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Date de création : 31.07.2009
Dernière mise à jour :
19.12.2022
32 articles
Badia chez Camus à Oran en 2010
Enfin, il regarde la rue et me voit. Il n’est même pas étonné, on ne s’est pas vu depuis fort longtemps, je dirais même jamais. Je lui avais écrit plusieurs fois en parlant de ses livres, de mes questions sur Oran et sa façon de le décrire , de la peine ressentie par les oranais, sans réponses. J’avais trouvé cela normal, il est toujours occupé, un livre au feu. Mais j’avais tellement lu et apprécié son œuvre qu’il me semblait l’avoir déjà rencontré. Si ses écrits sur Oran nous séparaient, nous avions en commun l’amour de la littérature russe, encore que l’allusion de «Klestakoff» est dure à digérer.
- Salut Jean Pierre, que fais-tu par ici?
Je viens te voir, j’ai à te parler sérieusement.
Joël, con esa calor ?
Je t’en prie, n’ajoute pas. Il fait aussi chaud à Alger, en cette saison.
Il pensait qu’il faisait plus chaud à Oran que dans sa ville, mais là ce n’était pas un compliment.
C’est vrai, no te enfades varon, ya vengo,dit-il.
Il faut dire que les pieds noirs d’une façon générale, n’avons pas trop le sens de l’humour, ou alors un bien à nous. On aime la burla, ou le trait d’esprit qui fait mouche. Par exemple, Pierrot le facteur, un de mes amis, parlant d’un copain qui était malheureusement de petite taille, me demande: « Ola, nene, como il va le tapon de balsa?» Une répartie sans pareille, que seuls les oranais peuvent apprécier. Ce n’est pas du pataouète!». Le pataouète est algérois, nous, c’est le Jaïco, une langue à nous. On s’amuse avec les mots et les phrases. Un peu d’espagnol, du barbarisme disait nos professeurs, un peu d’arabe, et un français à notre convenance. On excelle à ce jeu. Ou plutôt, on excellait, car avec le temps on oublie.
N’est-ce-pas Amédée Moréno?
Camus parlait un espagnol imparfait, pourtant c’était la langue de sa grand-mère, mais chez lui on parlait français. Il l'avait apprise au lycée tout seul. Ici, c’était la langue nationale. En me parlant ainsi, il voulait montrer son intégration provisoire. Comme pour se faire pardonner de certains de ses écrits. Il savait qu’il allait rencontrer un oranais, un pur, alors, il faisait le manso.
- Dis Albert, j’attends. Tu prends ton vélo, ou on marche?
On marche. Donne-moi dix minutes, je mets une chemise propre et j’arrive.
Malgré mon calme, j‘étais quand même un peu excité. C’était quelqu’un ce monsieur. Mais devais-je le laisser dire toutes ces buras sur Oran ? les espagnols auraient dit «burradas» mais chez nous, on avait l’habitude de manger le début et la fin des mots. Astucieux non? Pendant l’attente, je préparais mes arguments. Par lequel commencer ? ce qu’il avait écrit contre la jeunesse d’Oran ou bien son histoire de la ville qui tournait le dos à la mer ? oui! par cette histoire, c’était un des principaux reproche, parmi tant d’autres.
En fait ces mots n’étaient pas de lui, il les avaient «empruntés» au géographe Lespès qui dans son ouvrage sur Oran paru en 1938, avait écrit: « Le paradoxe d’une ville qui regarde la mer, mais ne la voit pas». Camus a interprété cette phrase en écrivant: «Oran tourne le dos à la mer». Dans la phrase de Lespès, il y a impossibilité physique: on veut voir, mais on ne peut pas. Chez Camus, c’est une volonté, c’est délibéré, on tourne le dois. Comme si on n’aimait pas la mer, autant que lui!
De plus, cette analyse de Lespès, juste au demeurant, concernait la vieille ville, c’est-à-dire la Calère et la Marine, et non pas les beaux quartiers où il résidait. Les immeubles luxueux où il vivait, n’avaient rien à envier à ceux d’Alger. D’ailleurs, ils leur ressemblaient presque en tous points. Les terrains du plateau ceux vers l’Est et le Sud encore vierges attendaient les autorisations gouvernementales pour se développer, les promoteurs immobiliers et les requins de la spéculation aussi. Albert Camus, à son corps défendant aurait-il pris leur partis?
Ah! le voila. Tiens, je le croyais plus petit. C’est un bel homme, presque la trentaine, un peu pâle tout de même, mais leche! on ne peut pas être bon partout. Il est svelte et sent l’eau de Cologne ambrée. La chemise est impeccable, blanche, bien repassée, le col amidonné. Francine a bien fait les choses, à moins que ce ne soit la domestique. Il avait appris au moins ça des oranais. Toujours impeccable, quand on est en ville.
-Alors Jean Pierre! que tal ? où m’emmènes-tu l’oranais? et d’abord qu’est-ce-que tu me veux?
-Attends, ne sois pas pressé, chaque chose en son temps. On va au Cintra, un bar du boulevard Galliéni, c’est tranquille et je crois qu’ils ont la B.A.O la plus fraîche de la ville , sinon on commande une anisette.
-Tu plaisantes, nene, à l’eau salée?
-C’est vrai l’eau de Brédéa est salée. Tu te rends compte, de l’eau avec du sodium, du chlore, de la chaux, de la magnésie, des sulfates. Elle nous nettoyait l’intérieur. Les repas avec cette mixture n’avaient pas besoin d’épices ou presque.
Il faudra attendre ce fameux samedi 19 juillet 1952 d’allégresse populaire, pour boire aux robinets, l’eau douce des monts de Tlemcen de Beni Badhel. En 1941, la situation de l’eau à Oran est très gave. Elle est rationnée, une heure le matin et une heure le soir. Mais ce n’était pas le souci de tout le monde, dans le centre ville. Ceux qui avaient les moyens avaient l’eau de Raz-el-Aïn ou Misserghin qui était excellente. Par contre dans les quartiers, à la fontaine publique, c’était toujours à la limite de l’explosion sociale. La population a augmentée de façon exponentielle a cause de la guerre. Beaucoup de Français étaient venu s’installer ici . Les allemands occupaient la France.
Chemin faisant, je le trouve inquiet, plutôt perturbé, non pas à cause de moi, il a des soucis. Il est intelligent et il se doute un peu de la teneur de notre conversation future. Elle ne va pas voler bien haut. Des paroles amicales, une discussion entre amis de toujours. Il est tracassé par les problèmes d’édition de son livre, « Le Mythe de Sisyphe» qu’il est en train de terminer ici. Le Minotaure qu’il a commencé en 1939, se verra censuré pour cause de virulence contre Oran et les oranais. Oran n’est pas Paris, et la France est occupée. D’ autre part, la situation faite aux juifs le révolte. Sous Pétain, le décret de naturalisation est abrogé. Les juifs perdent leurs droits, licenciés de l’administration, les médecins sont soumis au numerus clausus, les élèves renvoyés des écoles. Une injustice à laquelle on ne pouvait rester neutres. Benichou André, le professeur de philosophie, ouvre en janvier 41, sous l’impulsion du grand rabbin Eisenbeth, une école privée. Il prend contact avec Camus et lui demande d’assurer des cours de Français. Camus accepte immédiatement. Il veut agir contre cette situation inique faite aux juifs. Heureusement, quelques années plus tard tout rentre dans l‘ordre. Mais quel gâchis!
Pour nous rendre au Cintra, je décide de prendre par le bd Front de mer, c’est un peu plus loin, mais tellement plus beau. L’abbé Lambert en eût l’idée, Fouques Duparc, le seul maire né à Oran l’a fait. Et puis, c’est un clin d’œil aux écrits de Camus. Ce morceau de boulevard, un véritable balcon sur la mer. Il sera agrandi plus tard. Le regard porte loin, à l’Ouest jusqu’à Mers-el- Kébir et à L’Est jusqu’au Cap roux. Le coup d’œil est royal. Comment peut-on dire après avoir vu cette baie superbe, qu’Oran est laide? C’est incompréhensible, ou alors on est dépourvu de sensibilité artistique. Est-ce-le cas de Camus? non, car il écrira des lignes empreintes de poésie sur les couchers de soleil. On presse le pas, et on arrive enfin, au bar par derrière, près du Lycée Lamoricière. Le Cintra, un bar tout en fûts, le luxe.
- On s’assoit ici ? me dit-il.
- Ok, on est bien. Prends plutôt cette table, je devrais dire ce tonneau. Il est plus retiré, on échappera aux fumées des voitures.
Le garçon, impeccable, le chaleco noir et la chemise blanche, vient prendre nos commandes. Deux BAO bien fraîches, dis-je. Messieurs, dit-il un peu pincé, «les BAO ici sont toujours bien fraîches».
-Tu vois, amigo, je te l’avais dit, les oranais manquent d’humour.
Les deux grands verres de bière arrivent, pleins à raz bord, une mousse épaisse déborde. On boit ensemble une grande gorgée, puis on se regarde; c’est le moment. Il attaque le premier.
Allez Juanico, habla nene, je t’écoute.
Je ne suis pas insensible à cette marque d’affection exprimée dans le ico de mon prénom. C’est une marque d’intérêt et en même temps elle engage l’interlocuteur à la modération.
Albert, tu sais que je t’admire! pour tes écrits, pour ce que tu représentes. Tu es un crack. Pourquoi as-tu écris toutes ces méchancetés sur Oran? Tu crois que nous les oranais sommes responsables ? Réfléchis un peu. Même toi, lorsque tu es venu au monde à Mondovi, Alger ne t’a pas attendu pour se construire sans te demander ton avis. De même pour nous. Et je vais te dire, tu décris une ville en plein développement, sans connaître les raisons des difficultés de son urbanisme. Tu as agis comme les romains: « veni, vidi,vici». Tu es venu, tu as vu, mais tu n’as pas vaincu. Tu as exprimé, un point de vue de touriste désappointé, mal à l’aise dans une ville que tu n‘as pas voulu comprendre, ni saisir profondément. Tu ne la connais pas. Toi le fils d’espagnole, tu n’as pas vu ici les mêmes espagnols. Tu ne les aimes pas. Tu les a trouvé trop bruyants, vulgaires, et pourtant c’étaient des émigrants de la faim, qui ont trouvé une patrie. Ils sont heureux. il y en a du Sud et du Nord. Il faut croire, que l’histoire espagnole d’Oran, les a tout de suite englouti dans un moule différent de celui d‘Alger. Et puis tu as remarqué, les espagnols sont majoritaires dans la population oranaise, ce qui n’est pas le cas pour Alger. Même Jean Sénac que tu appelais «Hijo mio» l’as-tu vraiment aimé? Il en doute. Nous aimons notre ville, tu nous as blessé. Une ville n’est pas qu’immeubles, rues et boulevards. Une ville et tu le sais mieux que nous est tout ce qu’elle ne montre pas. Les souvenirs de chacun, ce coin de rue, rappelle la promenade avec sa mère, celle-ci, le premier baiser de celui-là dans ce square. Tu en conviens? tu aimes Alger! tu écris dans Noces, « à Alger ce sont les amours secrètes avec une ville qui sont annoncées.... Une ville comme une mère, écrit Albert Memmi ne s’oublie pas.
à suivre,
Bonjour, j'aimerais entrer en contact avec vous au sujet d'Oran dans La peste de Camus. je fais une recherche sur un micro détail du roman : il fait chaud, la peste fait rage, un vieillard inspiré portant chapeau feutre et lavallière incite à évoquer Dieu en traversant la foule qui prend le frais du soir.je suis allée à Oran en janvier de cette année pour avancer dans ma recherche qui ne concerne pas que ce détail.
Mais je cherche des pistes relatives à ce vieil homme et à la place petite mais certaine que lui fait jouer Albert camus dans son texte.
merci de votre réponse.Cordialement
Olivia
Bonjour,je reagis toujours lorsque je lis un article sur Albert Camus et que je relève soit une erreur,soit une invraissemblance.je voudrais faire une mise au point: Albert Camus ne parlait pas "un espagnol imparfait"! Non! Il parlait tout simplement le mahonnais!car ses grands parents et sa mère Catherine Sintés (cousine de mon Grand père)avaient leurs racines à Minorque,dans la région de Ciutadela.JPB à René. Tout d'abord, merci d'avoir visité mon site, d'avoir lu mon article et d'avoir pris le temps d'écrire votre commentaire. Celui-ci est très pertinent, et vous m'avez fourni l'occasion de chercher plus loin la vérité. Vous m'avez fait douter. Pour cela, j’ai interrogé un de mes amis, qui adolescent a joué dans une pièce de Camus. Il approche A. Camus en 1948, Dib, Sénac et Roblès, aux rencontres de Sidi Madani. Spécialiste d’Albert Camus. Il participe et anime ’’Rencontres méditerranéennes Albert Camus à Lourmarin". Il s’agit de Mr Jean,Claude Xuereb. Plusieurs sites lui sont consacrés.
Voici sa réponse : ? "Camus ne parlait pas l’espagnol. En fait, il baragouinait quelques expressions espagnoles du langage courant. Je l’ai entendu échanger quelques mots espagnols à Sidi Madani avec Roblès qui, lui, était un véritable hispanisant, oranais bien sûr. ... La grand mère maternelle, Sintès, était d’origine minorquine ; à Alger, on disait ’’les mahonnais’’. Sa famille, comme la mienne, - car ma grand mère maternelle, Verger, était aussi mahonnaise, avait gardé des expressions mahonnaises, dictons, proverbes, dont Camus se souvenait. Amitiés. JC X A.Camus ne parlait pas le "menorqui" variante locale du catalan.
Ces informations sont pour moi fiables, je lui fais confiance. Nous sommes tous unis dans l'affection, et l'admiration que nous portons à ce grand écrivain. Chaque contribution est importante. Cordialement. JPB
http://badiacaricaturesafn.centerblog.net
bonjour j'ai beaucoup aimè ce site merci j'aimrai bien te recontrè une 2em foi en c vue acotè d'hotel royale bien précise au cafè zaidi en vue le match jsk coupe d'algèrie voilaSalut Tewfik, je t'ai répondu par Mail. Amitiés. JPBhttp://badiacaricaturesafn.centerblog.net
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